Glossaire

Termes sanskrits ou tibétains:

Les définitions suivantes proviennent des enseignements de Trungpa Rinpoche et du Sakyong Mipham Rinpoche, dans la tradition Shambhala Bouddhiste:

Karuna: terme sanskrit. La compassion. Voir compassion.

Maitri: terme sanskrit. La douceur, l’amitié, la bienveillance envers soi-même et les autres.

Upaya: terme sanskrit. Les moyens habiles. La psychologie bouddhiste dit que la sagesse, c’est-à-dire la compréhension de la nature de l’esprit, permet de développer plus d’habileté à travailler dans le monde.

Shamatha: terme sanskrit. Calmer l’esprit. Dans la tradition bouddhiste, la méditation Shamatha est une technique consistant à poser l’esprit sur un objet (le plus souvent le souffle). Cela permet de synchroniser le corps et l’esprit dans le moment présent. Shamatha est une technique permettant de développer l’attention juste ou pleine conscience. Le méditant apprend à concentrer son esprit en un seul point et à savoir s’il est présent ou non à son objet de méditation et quelle est la qualité de son attention. C’est la qualité de vigilance ou de présence attentive.
Avec Shamatha, l’esprit devient plus stable, vif et fort.

Trenpa en Tibétain, Sati en Pali: Attention. Capacité de l’esprit à se concentrer en un point et à rester présent à l’objet de son attention.

Sheshin: terme Tibétain. Vigilance, savoir dans l’instant, conscience réflexive. Capacité de savoir dans l’instant, si l’on est présent ou non à son objet de méditation et quelle est la qualité de notre attention.

La définition suivante a été élaborée à partir de l’article « Mindfulness, What is it? Where does it Come From? » de R. Siegel PsyD & C. Germer PhD:

Pleine conscience:  La pleine conscience dans son usage courant actuel, unit les aspects de Trenpa et Sheshin tels qu’ils sont définis ci-dessus et désigne également un état d’esprit sans jugement, accueillant et compatissant. Pour Jon Kabat-Zinn, l’initiateur de l’usage contemporain du terme pleine conscience: « La pleine conscience est la conscience qui émerge lorsque l’on porte son attention volontairement, dans le moment présent, et sans jugement, sur l’expérience telle qu’elle se déploie moment par moment »

Termes désignant des états affectifs:

Dans son ouvrage Compassion, Bridging Practice and Science,  Tania Singer, Dr. en neurosciences, propose la définition de quatre états : la contagion émotionnelle, l’empathie, la détresse empathique et la compassion, lesquels sont repris par Mathieu Ricard dans son ouvrage Plaidoyer pour l’Altruisme, La Force de la Bienveillance.

Contagion émotionnelle: consiste à éprouver le même état affectif qu’une autre personne sans en être conscient. Il n’y a pas à ce moment là de claire distinction entre soi et l’autre. On ressent automatiquement l’émotion de l’autre, sans savoir que c’est lui qui la provoque, ni être vraiment conscient de ce qui arrive.

Empathie: consiste à comprendre ce que d’autres éprouvent et à entrer en résonance avec eux de manière consciente et en faisant bien la distinction entre soi et l’autre.

Stress empathique/détresse empathique: lorsque l’on entre en résonance empathique avec la souffrance d’autrui et que l’on est submergé par cette souffrance. Cette forme d’empathie risque de déboucher sur un comportement d’évitement plutôt que sur une attitude altruiste.

Compassion: désigne le souhait de voir l’autre heureux et le désir de le soulager de sa douleur et de sa souffrance en s’engageant activement pour l’aider. C’est une qualité de cœur enracinée dans l’amour bienveillant et non dans la pitié. Quand on ressent de la compassion, on n’est pas en souffrance, mais on ressent de la chaleur et de la bienveillance envers l’autre. C’est un sentiment positif à différencier du phénomène de contagion émotionnelle ou de détresse empathique qui peuvent amener à l’évitement ou au burn out.

La psychologie contemplative distingue un autre aspect de l’expérience de résonance avec autrui qu’elle nomme échange:

Echange: comme l’empathie, l’échange désigne la capacité naturelle à entrer en résonance avec autrui. Cependant, là où le terme empathie pointe l’aspect de résonance émotionnelle, le terme « échange » en psychologie contemplative fait référence à une résonance plus vaste, qui se situe également au niveau du corps et de l’esprit. Lorsque nous sommes complètement ouverts et réceptifs à l’expérience physique, émotionnelle et mentale d’une autre personne, nous éprouvons l’impact que cela a sur nous à ces mêmes niveaux physique, émotionnel et mental.
En psychologie contemplative, nous nous entraînons à la pleine conscience pour reconnaître ce phénomène de l’échange et pour offrir à l’autre un « conteneur » chaleureux et compatissant. Nous nous formons à utiliser l’échange comme source d’information directe nous permettant d’aider l’autre à travailler ses difficultés et à cultiver ses forces. En cela, l’échange peut être utilisé au service de l’autre et devient alors la source de l’action compatissante. La pratique de « l’échange compatissant », centrale au travail de psychologie contemplative, initie et soutient un processus de guérison profond.