Transformer notre relation à l’hiver et aux transitions
L’hiver arrive et la transition n’est pas toujours facile. Au printemps, nous sommes tous heureux d’aller vers les jours plus longs, c’est la saison du renouveau, de l’élan vital retrouvé. Suivent l’été et son activité intense, puis l’automne, gorgé de couleurs et d’odeurs. Quand l’hiver se présente, nous sommes nombreux à redouter les jours qui diminuent, l’énergie qui s’amoindrit et se tourne naturellement vers l’intérieur. Beaucoup de peurs et de maux contemporains sont reliés à l’hiver : dépression, solitude, isolement.
La psychologie contemplative porte une attention toute particulière à l’acceptation inconditionnelle de chacune des quatre saisons. Apprivoiser l’hiver est tout aussi important que se lancer à corps perdu dans la frénésie du printemps et de l’été. Apprivoiser l’hiver, c’est apprendre à entrer dans la profondeur de son être intérieur. Prendre le temps de s’arrêter, de sentir et de goûter ce qui est là, dans la simplicité de l’assise, ou du mouvement lent, en pleine conscience, par exemple. Ecouter le silence.
Retour à la source de l’être
Or, notre société, tournée avant tout vers l’accomplissement, l’activité, la productivité, s’accommode mal de ces moments où le cycle naturel de l’énergie nous porte à ralentir et à nous reposer. Bien souvent nous n’écoutons pas les signaux de notre organisme et le poussons sans cesse, jour après jour, pour garder un rythme d’hyperactivité tout au long de l’année. Les cultures ancestrales savaient pourtant la nécessité du repos.
En Asie, la tradition taoïste voit l’hiver comme la saison du grand yin. Un temps pour descendre dans la réceptivité et laisser les forces de vie se reconstituer à la source de l’Être. En occident, les paysans travaillaient traditionnellement moins l’hiver. Ils laissaient la terre en jachère. Ils savaient d’expérience qu’une terre dont on respecte le rythme, donne davantage de fruits à l’automne suivant.
Valérie Limon est enseignante de français et d’anglais en lycée professionnel depuis une vingtaine d’années.
Depuis octobre 2016, elle a rejoint, au sein de l’académie de Créteil, un groupe pilote qui contribue à la mise en oeuvre de classes « Bien Être pour Bien Apprendre » au sein d’établissements scolaires. Dans ce cadre, elle met les pratiques de pleine conscience, de gestion des émotions difficiles et de communication bienveillante au service d’enseignants et d’élèves.
Valérie pratique la méditation depuis 2003, date à laquelle elle est devenue étudiante du Sakyong Mipham Rinpoche. Elle a participé à la formation Karuna aux Pays-Bas à partir de 2004 et a contribué à sa mise en place en France à partir de 2005. Elle fait partie de la Faculté Karuna depuis 10 ans. Valérie vit à Paris.